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Habiter et être chez soi :

au-delà de vivre et de résider

Il convient avant tout de distinguer la notion d’« habiter » du simple fait de vivre dans un lieu. Nous pouvons vivre quelque part sans forcément s’y sentir habitant. Le fait de vivre dans un lieu implique, dans son sens le plus primaire, de subvenir à ses besoins, de « survivre », de s’adapter à des conditions éventuellement hostiles sollicitant ainsi l’adoption de comportements rudimentaires (attaquer, se défendre, se protéger, fuir ; Charras, 2015). Habiter, à l’inverse, renvoie à une notion de territorialité, en vue de s’implanter dans un lieu et de se l’approprier, de s’y projeter afin de subvenir à des besoins supérieurs (sociaux, identitaires, d’épanouissement,...). L’appropriation, qui implique des composantes affectives, identitaires et perceptives, transforme l’espace en territoire, lui-même support de l’identité de ses habitants (Cérèse et Eynard, 2014). S’approprier un lieu, c’est le modeler et le rendre familier à nos yeux, c’est s’y ancrer pour que, peu à peu, il s’ancre en nous (Besse, 2013). Habiter implique une réciprocité; nous habitons un lieu qui finit par nous habiter.

Selon l’endroit où l’on se trouve, la culture qui lui est attachée ainsi que l’entourage à qui l’on s’adresse, le « chez-soi » peut représenter tour à tour une pièce, un domicile, un quartier, une ville, une région, un pays (Charras et Eynard, 2012). Le chez-soi (home) est un lieu de confort et de sécurité, « peuplé d’objets qui sont comme les compagnons familiers de notre existence quotidienne » (Besse, 2013, p. 130). Cet espace singulier, difficile à définir en tant que tel, apparaît comme le lieu où, quelle que soit l’étape de la vie, ses occupants sont responsables et autonomes (Brennan, Downes, Lubetkin, Klein, Meyers-Derosa et Wes- treich et al., 2001).

 

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Source : D. Carluccio

 

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