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Étude d'opportunité et faisabilité

Immersion et analyse de l'espace, définition des besoins, des envies et du champ des possibles

ÉTAPE 01

Diagnostic

  • Rencontre et consultation du maître d’ouvrage et/ou du gestionnaire, visite préliminaire des lieux, explicitation fine de la commande et de ses enjeux ;

 

  • Récolte et analyse de données existantes (écrites et graphiques : plans du bâtiment à jour, données établissement, rapports techniques, éléments réglementaires, contexte financier, projet d'établissement, évaluations diverses, enquêtes de satisfaction, etc). Ces données – à rassembler et actualiser en amont de tout projet - sont indispensables pour mener une étude pré-opérationnelle ;
     

  • Temps d’immersion sur site permettant d'identifier les pratiques de l’espace, les lieux / situations sources de conflits d’usage, les stratégies d’occupation et d’appropriation de l’espace, les représentations et le vécu des usagers, leurs aspirations au-delà de leurs besoins identifiés par l’institution. L'observation nous sert à constituer une base d’état des lieux pour l’élaboration d’un projet situé. Cela permet également d’échanger de manière informelle avec l’ensemble des usagers (résidents, professionnels, intervenants) ;
     

  • Recueil des besoins via des réunions avec les usagers et/ou la mise en place d’un questionnaire en ligne ou papier afin de cerner la perception et le vécu des usagers sur les points structurants de l’établissement à travers des thèmes tant spatiaux que de fonctionnement : accès, stationnement, relations avec l’extérieur, accueil, orientation et repérage, circulations, activités, qualités des espaces (publics, collectifs, de soin, privés, du personnel, techniques), etc ;
     

  • Restitution illustrée de l'état des lieux (cartes des analyses de répartition des espaces, de parcours, de fréquentation des espaces, tableaux de surface, analyse des circuits, etc…).  Cette restitution est généralement un temps de concertation avec les usagers (direction, professionnels, résidents, familles) permettant de mettre en perspective l'usage de l'espace et le vécu des personnes, ce qui semble essentiel à préserver ou au contraire à remettre en question.
     

  • Ces éléments permettent de construire un état des lieux exhaustif de l’existant. La compilation de l'ensemble de ces données permet de mettre en perspective le contexte, les dimension sociales, techniques, économiques du projet et de définir des besoins au regard du territoire et du cadre bâti.

ÉTAPE 02

Élaboration de scénarios

  • Plusieurs scénarios sont mis en place sur la base de l’état des lieux, du contexte financier et de l’affinement de la commande. Ils permettent de visualiser le champ des possibles. Ils se présentent sous forme de cartes de répartition des espaces, de tableaux de surfaces et de pré-estimations financières. Ils ne sont pas des plans architecturaux mais la traduction spatiale des futurs possibles en termes de fonctionnement ;
     

  • Ces scénarios servent de base pour une concertation avec les usagers, il s'agit alors sur la base de réflexion spatiales de réinterroger le projet social de l'établissement (Que veut-on faire ? et Pourquoi ?) en fonction de la capacité de la structure (Comment ?).  ;
     

  • Cette exploration permet de co-construire un schéma directeur constitué d'une réflexion simultanée sur le projet architectural et le projet social. Si l’ampleur du projet le nécessite nous mettons en place un schéma directeur qui étale le scénario dans le temps à travers un pré-phasage de travaux.
     

  • Ce schéma directeur doit permettre à la structure d'évaluer l'opportunité et la faisabilité de son opération. Il peut permettre de renforcer la structure dans son projet (document support de recherche de financement) ou au contraire l'inciter à y renoncer au profit d'une solution plus adaptée. Il s'agit d'éclairer la prise de décision sur les différentes dimensions du projet.

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La programmation participative

Formaliser des possibles spatiaux par l'identification des gestes

Un programme d'usage ?

Le programme architectural permet de définir de manière précise les espaces que l’architecte devra concevoir et constitue un élément de contractualisation dans l’acte de bâtir. L’expression de la demande – le programme, cahier des charges pour l’architecte - se réduit souvent à une liste de pièces et de surfaces calculées en fonction de ratios préétablis ; il se contente souvent de prévoir les flux de personnes, de matériel et de marchandises afin d’optimiser l’organisation générale de l’établissement, ce que l'on nomme programme technique détaillé.

Or, l’architecture est « l’art d’organiser l’espace pour permettre le jeu des différentes fonctions sociales et assurer l’épanouissement de l’homme ». Cela requiert de se focaliser sur les intentions sociales (ce que l'on veut donner à vivre), de se poser des questions avant d'apporter des réponses. Ainsi, la programmation d’usage dépasse l'approche fonctionnelle, dans l'optique de définir des espaces à partir des gestes et des pratiques, du vécu et des représentations. Le programme devient alors le support écrit caractérisant les espaces et les possibles des futurs usagers.

Un processus de co-construction

Mettre la dimension humaine au cœur de la démarche de conception nécessite une approche par l’expérience d’usage, basée sur l’immersion et l’observation in situ. Cela nécessite également de co-construire les solutions avec l’ensemble des parties prenantes, au premier rang desquelles les personnes concernées. La programmation participative est une démarche interactive et itérative, qui part des problématiques de terrain et des aspirations et besoins des usagers avec une absence d’a priori sur la (les) solution(s) à déployer. Une multitude de réponses innovantes émergent tout au long d’un processus itératif (organisations spatiales, aménagements, nouvelles pratiques d’accompagnement, …). Cette proposition est une déclinaison du principe de « design social », actuellement promu par la CNSA pour encourager acculturation et l’innovation dans le secteur médico-social.

En intégrant les usagers en amont du projet, il est possible d’aboutir à une conception architecturale étroitement liée à l’usage et au fonctionnement, innovante et adaptée, avec une amélioration de la qualité des solutions envisagées et de leur acceptabilité par rapport à une conception classique.

A partir de l'adoption d'un schéma directeur à l'issue de l'étude de faisabilité, la programmation architecturale peut être initiée selon la méthodologie suivante (à adapter selon les projets) :

Constitution d'un Comité de Pilotage

Composé de représentants de différents types d'usagers et des personnes décisionnaires, il est garant du respect des intentions initiales du projet à toutes les étapes. Le COPIL doit avoir une vision stratégique et prospective du projet. Il est alimenté dans sa réflexion par des apports théoriques sur les évolutions du secteur, ce qui se fait à l'étranger, l'état des connaissances scientifiques, etc.

Constitution d'un Comité d'Usage

Co-définit les espaces du projet ainsi que leurs caractéristiques en fonction de la manière dont ils souhaitent, après un temps de formation sur la question de l'espace, lors réunions de concertation thématiques construites généralement en fonction du statut des espaces après avoir exploré la répartition des fonctions sur le site. Ce temps de concertation est généralement un temps de remise en question des pratiques professionnelles, un outil dans la conduite du changement.

Formalisation du cahier des charges architectural

Généralement composé de :

  • Schéma de répartition des fonctions sur le site

  • Caractéristiques architecturales espace par espace-

  • Tableau des superficies

- Définition des aspects opérationnels de l’opération (coût, planning prévisionnel)

- Après validation, le programme sert de guide de référence et grille d'analyse pour le projet architectural à toutes les phases (conception, chantier et aménagement).

Nota : les solutions esquissées lors des premières réunions peuvent être remises en question dans les réunions suivantes avec la prise en considérations de nouvelles données. Le programme se construit alors peu à peu et évolue au gré des rencontres, s'enrichissant chaque fois davantage. Ce jeu de va-et-vient entre les différents espaces et échelles constitue le travail itératif de la programmation d’usage.

Qu'est-ce que le design social ?

Aux sources de la méthode

Notre méthode d’élaboration du programme est basée d’une part sur les méthodes de programmation générative, aboutissements du programme de recherches CUH (Conception et usage de l’Habitat – 1983/1989) menés dans le cadre du PUCA (Plan Urbanisme Construction Architecture) et d'autre part sur la méthode de programmation participative pour l'habitat des personnes âgées mises en place dans le cadre du programme SEPIA (Séchet, 1992). Ces recherches et les méthodes qui en découlent cherchent à maximiser – au travers de la participation des usagers, des concepteurs et des maîtres d’ouvrages – l’adéquation entre la demande des futurs habitants et la qualité d’usage des espaces construits. Elles sont une opportunité de collaboration entre architecture et sciences humaines et sociales pour des modes d'habiter "durables" (Zetlaoui-Léger, 2015).

Ces outils portent en eux certains éléments qui constituent aujourd’hui une partie du Design Social.

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